La Bible du crime (NON FICTION) (French Edition) (2 page)

BOOK: La Bible du crime (NON FICTION) (French Edition)
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JANVIER
1
er
 janvier
2003

Déjà condamné pour deux meurtres en 1977 et 2000, un Américain écrit à des journalistes pour reconnaître treize autres assassinats.

J
oseph Weldon Brown, 47 ans, est condamné en 2000 pour avoir assassiné sa petite amie, Ginger Gasaway, et démembré son corps avant de se débarrasser des morceaux, en les éparpillant un peu partout autour d’Evansville (États-Unis). Il écrit ce jour-là plusieurs lettres à quatre journalistes du
Evansville Courier
et au procureur du comté de Vanderburgh, Stan Levco, pour leur annoncer qu’il aurait tué treize autres femmes entre 1995 et 2000.

Il souhaiterait « faire ce qu’il faut » pour soulager sa conscience. L’enquête de deux mois n’a rien donné. « Nous avons épluché son emploi du temps pendant ces cinq années, explique l’inspecteur Tony Mayhew. Nous sommes allés voir ses employeurs et nous avons vérifié ses moindres déplacements. Il affirme qu’il était à tel endroit à telle date, et nous découvrons qu’il se trouvait en fait à Evansville. Une autre fois, il était en prison à Warrick au moment où il aurait tué une jeune femme. » Ayant brisé la lame de la scie qui a servi à découper Ginger Gasaway, l’assassin se serait rendu, les vêtements couverts de sang, dans le magasin
Home Depot
, pour demander à ce que l’on lui fasse un échange. Ce qu’il aurait obtenu, sans que quiconque ne s’interroge.

 

Lorsque les policiers démarrent leur enquête, les lettres de Brown sont très convaincantes, mais, plus ils discutent avec lui, et plus son récit s’effiloche. Il prétend avoir caché les permis de
conduire de ses victimes dans un pneu, ce qui est faux. Il se sert de faits véridiques, comme l’assassinat d’Andrea Hendricks-Steinert, retrouvée le 29 octobre 1997, pour tisser ses mensonges : « Elle a été découverte complètement nue et nous lui avons demandé si son slip était baissé au niveau des chevilles. Il s’est exclamé : “Oh, oui, c’est ça”. S’il l’avait vraiment tuée, il aurait dû dire qu’elle était entièrement déshabillée », ajoute Mayhew dans un entretien publié le 1
er
 janvier 2004 par l’
Evansville Courier
. Malgré toutes ces vérifications, qui n’aboutissent pas, Joseph Weldon Brown maintient ses déclarations depuis la prison où il est enfermé.

 

En 1977, il est condamné à la prison à vie pour kidnapping, vol et tentative de meurtre. Il y restera dix-huit ans avant d’être libéré sur parole.

 

Même s’il ne s’avère finalement pas être un tueur en série, Brown récidive onze ans après son premier meurtre. Emprisonné à la Miami Correctional Facility, près de Peru, dans l’Indiana, il étrangle son codétenu Charles Miller, le 28 juin 2011. Pour ce crime, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle.

2 janvier
2004

Un Sud-Africain, qui a passé cinq années derrière les barreaux, est libéré après que la cour d’appel de Pretoria a estimé « choquante » sa condamnation sur la seule base d’un témoignage l’ayant identifié comme l’auteur d’un vol de voiture… dans ses rêves.

E
n première instance, le témoin du vol a expliqué ne pas avoir vu le visage des voleurs, mais reconnu l’accusé dans un songe, la nuit précédant son témoignage devant le tribunal. « Cette condamnation est tellement ridicule qu’il n’est même pas nécessaire d’en discuter davantage », tranchera la cour d’appel.

3 janvier
2012

Arrestation des meurtriers d’une fillette de 7 ans, sacrifiée lors d’un rituel religieux pour obtenir une meilleure récolte.

À
Bijapur, dans l’État de Chhattisgarh, dans le centre de l’Inde, deux paysans sont arrêtés après la découverte des restes démembrés de la jeune Lalita Tati, en octobre 2011. Elle aurait été assassinée lors d’un rituel de sacrifice religieux. On lui aurait retiré le foie pour l’offrir aux dieux, afin d’apaiser leur colère et d’obtenir une meilleure récolte.

4 janvier
1964

Albert DeSalvo, « l’Étrangleur de Boston », tue Mary Sullivan.

I
l est presque 16 heures lorsqu’un inconnu frappe à la porte de Mary Sullivan, une secrétaire de 19 ans, qui a emménagé trois jours auparavant dans cet appartement du 44A Charles Street qu’elle partage avec plusieurs amies. L’immeuble est situé dans le quartier de Back Bay, non loin de celui d’Ida Irga, une des premières victimes. Voici comment Albert DeSalvo évoque ce crime :

« Elle porte un blue jean, coupé court, et une blouse jaune. Je n’ai aucun mal à la convaincre avec mon baratin habituel de travaux à effectuer :

— Vous êtes seule ?

— Oui. Mes amies travaillent. Cela ne fait que quelques jours que j’habite ici. J’ai pris un jour de congé pour ranger mes affaires.

Je fais semblant de m’intéresser à l’appartement, tout en continuant à parler. Le désir monte en moi ; je sens que je vais bientôt exploser. J’essaye déjà d’imaginer à quoi ressemble son corps. Elle a gobé ce que je lui ai raconté. Elle n’éprouve pas le moindre soupçon. C’est une gentille fille et j’en ai presque honte tellement
c’est facile. Nous arrivons dans la cuisine où elle commence à ranger des ustensiles, lorsque je lui montre mon couteau.

— Ne criez pas et je ne vous ferai aucun mal.

— Mais… pourquoi ?

— On va aller dans la chambre à coucher et je vais te faire l’amour.

— Je me demande vraiment ce qui cloche avec vous, me répond-elle en souriant.

Elle ne paraît pas du tout perturbée par ce que je viens de lui dire. Sur les centaines de femmes mariées ou étudiantes que j’ai connues, c’est la première qui réagit ainsi. Et pourtant, je suis sûr que c’est une chouette fille. Mais il est déjà trop tard pour elle, je ne peux plus reculer, la pression est trop forte et j’ai l’impression que ma tête va exploser. Je la pousse en direction de la chambre.

— Je vais te déshabiller et t’attacher sur le lit.

— Pourquoi ? Il y a quelque chose qui ne va pas chez vous ou quoi ?

— Monte sur le lit. Et tais-toi, pas un cri ! Je vais t’attacher. De toute façon, tu ne peux rien y changer.

Il y a deux lits dans la chambre à coucher et je la fais s’allonger sur celui le plus proche du salon. Elle ne veut pas qu’on l’attache et elle continue à me parler. C’est tout juste si je comprends ce qu’elle me dit, car je suis complètement sous l’emprise de la Chose. Elle répète plusieurs fois que ce n’est pas la peine que je l’attache. Pour moi, ça veut dire que je peux lui faire tout ce que je veux, sans avoir à la forcer, mais il m’est impossible de revenir en arrière. L’appartement m’est familier, comme tous les autres de cet immeuble, et même de Charles Street. Ces sept dernières années, j’y suis allé d’innombrables fois, puisque les locataires changent très souvent, et ce sont presque toujours des jeunes filles ou des étudiantes. Je connais tellement bien les lieux que j’ai un peu l’impression d’être chez moi.

Je lui arrache ses vêtements. Il ne reste plus qu’une partie du soutien-gorge et un morceau de blouse que je remonte au-dessus de ses seins. J’attache ses mains avec un foulard. C’est alors que je remarque qu’elle tient un petit couteau de cuisine à la main. Elle l’avait déjà pendant que nous discutions un peu plus tôt dans la cuisine, probablement pour préparer son dîner et celui de ses
amies. Je crois que comme moi, elle avait oublié qu’elle le tenait encore. Elle aurait pu se défendre et me poignarder, mais elle cherche plutôt à me convaincre d’arrêter en parlant. Pendant ce temps, je lui attache les jambes au pied du lit.

— Vous ne me connaissez pas. Je suis de Hyannis et cela fait seulement trois jours que j’habite ici. Pourquoi voulez-vous faire ça à quelqu’un que vous ne connaissez même pas ? Si vous me détachez, je vous promets que je ne dirai rien à personne…

Ses paroles me soûlent. J’en ai mal à la tête. Il faut qu’elle se taise, j’ai peur qu’elle se mette à crier au secours. Je la frappe à plusieurs reprises avec mon poing. Elle se débat maintenant mais ne perd pas connaissance. Elle continue à parler et elle prononce des mots qu’elle n’aurait pas dû dire, que je ne suis pas quelqu’un de bien, un homme dégoûtant… Je la frappe au visage, sur les seins et dans le ventre. Mais elle poursuit :

— Arrêtez… Vous n’avez pas besoin de me frapper. Je vous supplie de m’écouter. Ne faites pas ça… Je veux seulement discuter avec vous. Essayez de comprendre. Je cherche à vous faciliter les choses…

« Au fond de moi, je sais qu’elle a raison, je peux lui faire ce que je veux, elle ne m’opposera aucune résistance. Je ne comprends pas pourquoi, mais je suis en colère, furieux même, au point de déchirer complètement le peu de vêtements qu’il lui reste. Je m’empare d’un sweater que je lui mets sur la tête. Je ne veux pas qu’elle me regarde ou qu’elle crie au secours. Mais ce n’est pas pour l’empêcher totalement de parler. C’est juste une brave fille qui cherche à me faire saisir ce qu’elle ressent. Elle veut y mettre du sien, mais je ne veux pas, je ne peux pas la laisser faire. Elle m’indique qu’elle étouffe et qu’il fait chaud avec ce pull sur le visage. Je ne prête aucune attention à ce qu’elle me dit. Elle est presque nue, avec les mains attachées devant elle.

Je la baise à ce moment-là. Puis, je m’installe à califourchon sur elle pour lui immobiliser les bras et qu’elle ne puisse pas me griffer. Mes mains montent tout naturellement vers sa gorge et je l’étrangle. Elle me regarde à travers les mailles de son vêtement. Je presse les pouces contre son cou. Elle tente de se redresser.

À cet instant, je me souviens avoir pensé que c’était pour la dernière fois que je commettais un tel acte. Pourquoi ? Je l’ignore.
C’est quelque chose que j’ai ressenti très fort… J’avoue que j’ai du mal à le comprendre moi-même ou à l’expliquer aux autres.

Une fois qu’elle est morte, je retire le sweater pour la regarder. Elle a les yeux grands ouverts, avec une expression de surprise, de reproche même, pour la façon dont je l’ai traitée. Elle tient toujours le petit couteau de cuisine entre ses doigts et je le lui enlève pour couper le foulard qui lui entrave les mains. Je la prends entre mes bras pour la déposer sur le lit jumeau. Je vais dans la salle de bains avec le foulard que je coupe en morceaux, avant de les jeter dans la cuvette des toilettes et tirer la chasse d’eau. Je retourne m’asseoir à côté d’elle. Je la soulève pour lui installer un coussin sous les fesses et l’adosser contre la tête du lit, si bien qu’on a l’impression qu’elle est assise. Je lui parle :

— Je ne sais pas pourquoi je fais ça, mais je ne peux pas m’en empêcher.

Je réalise que j’ai commis un acte effroyable et que les gens seront choqués. Ils vont se demander si je suis réellement un être humain. Je suis ce que je suis.

Ensuite, je me mets à fouiller l’appartement, à ouvrir des tiroirs et à en jeter le contenu par terre. Je retourne dans la salle de bains pour en faire de même avec les serviettes de toilette et le linge. Je ne sais pas ce que je cherche. Je vais dans le salon et je vide son sac à main sur le divan. Je renverse une table, des chaises, des coussins et bien d’autres choses encore. Je ne crois pas avoir emporté quoi que ce soit avec moi. Elle est assise sur le lit. Je m’approche pour lui nouer un bas autour du cou, deux nœuds très serrés. Je prends cette écharpe rose et j’en fais de même, en y ajoutant un truc rose et blanc, je crois que c’est une blouse, avant de faire un gros nœud avec le tout.

Dans la cuisine, je cherche un balai pour le ramener dans la chambre à coucher. Je reste debout à la regarder, le balai à la main, et je sens la colère monter en moi. Elle me met en fureur, rien qu’à la regarder, et j’ignore pourquoi. J’enfonce le manche à balai dans son vagin et, en continuant mes recherches dans l’appartement, je tombe sur une carte de vœux pour le Nouvel An. Je la dépose contre le pied droit. Elle indique : “Bonne et heureuse année”. Je ne sais pas pourquoi je fais ça.

En partant de chez elle, je n’arrive même pas à y croire. On
dirait un cauchemar. J’ai l’impression que c’est quelqu’un d’autre qui a fait tout ça. J’ignore pourquoi de telles idées me viennent à l’esprit. Peut-être est-ce la lecture de tous ces magazines policiers racontant des crimes réels pendant mes onze mois de prison ? Lorsque je quitte Charles Street, il fait déjà nuit. Mais, d’une certaine manière, je sais qu’ici il s’est passé quelque chose de très important pour moi. Je ne pourrais pas dire exactement quoi. Ce n’est pas à quelqu’un comme moi de le deviner. C’est bien pour ça que je dis depuis longtemps que j’avais besoin d’aide.

Pendant que je marche dans l’obscurité le long de Charles Street, j’ai comme l’impression qu’aucune femme ne verra plus jamais l’Étrangleur de Boston. Et je ne pourrais pas vous expliquer pour quelle raison, mais c’est comme ça
1
… »

5 janvier
2004

Arrestation du sataniste pyromane de Port Sainte-Lucie.

L
es autorités de Port Sainte-Lucie ont fait appel à des
profilers
du FBI pour tenter de résoudre une série d’incendies criminels commis à l’encontre de l’église de Morningside Friends Church. Des messages et symboles sataniques ont été découverts lors de chacune de ces attaques. Malgré d’importantes mesures de sécurité, il y a eu trois incidents en moins d’une semaine. Le jour de Noël, pendant que la messe de minuit se déroule à l’intérieur, une lourde croix de bois inversée a été fixée sur le mur extérieur, avec une poupée d’enfant crucifiée. Des messages glorifiant Satan, la drogue et le groupe de gangsta rap « Insane Clown Posse » sont peints sur la façade.

 

Le 31 janvier 2003, à 23 heures, une salle de catéchisme a été la proie des flammes, mais le feu a été rapidement éteint. Un bus de l’école religieuse est marqué avec l’inscription « Rira bien qui
rira le dernier », tandis qu’un hexagramme et une tête de bouc sont peints sur ses flancs. Les pneus ont été crevés.

 

Le responsable des incendies et des inscriptions a été arrêté vers 5 heures du matin, le 5 janvier 2004, alors qu’il venait de mettre le feu à la paroisse de Hope Lutheran. Henry Drevermann, 37 ans, a été vu en train de s’éloigner à bicyclette des ruines fumantes de l’église, lorsqu’une patrouille l’a interpellé. Pour le chef de la police, John Skinner, « c’est un solitaire et un frustré ». Le pyromane habite avec sa mère, à environ 5 km de l’église incendiée. Drevermann souhaitait devenir ecclésiastique, mais il a été rejeté par les deux paroisses. On le voit souvent faire les poubelles dans le quartier. Sur le point de signer ses aveux, Drevermann tente de poignarder l’inspecteur Thomas Reuther à l’aide d’un stylo à bille, mais, fort heureusement pour le policier, le stylo se brise, lui causant une légère blessure.

Après les messages sataniques retrouvés peints sur la façade, les autorités avaient demandé à un
profiler
du FBI de venir les aider. L’arrestation du coupable rend cette démarche inutile.

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